C’est un peu la réponse de la bergère aux “bergers”. C’est dans un interview exclusif publié sur l’édition abonnés du Figaro que Stéphane Richard, le patron d’Orange, annonce l’arrivée prochaine de la 4G chez Sosh. Après l’annonce de B&You hier soir, l’opérateur historique ne pouvait plus rester les bras croisés et se contenter d’attendre.
C’est donc poussé par les déclarations de ses concurrents qu’Orange lance son offre 4G low-cost. Rien de révolutionnaire à attendre de cette annonce puisque si Sosh propose aujourd’hui 4 forfaits différents (de 4,90 à 24,90 €), un seul pourra prétendre à la 4G. Il s’agit bien évidemment du plus coûteux. Au menu, point de folie à la Free mais un fair use raisonnable de 5 Go. C’est donc, télévision mis à part, une offre en tout point identique à celle de B&You. Sans aller jusqu’à parler d’entente entre les opérateurs, il semble donc que ceux-ci tablent sur le faible nombre d’antennes de Free pour l’écraser doucement mais surement sur ce nouveau segment commercial.
Reste que cet article a surtout été l’occasion pour Stéphane Richard de prendre partie dans le conflit médiatique qui oppose le très médiatique patron de Free, Xavier Niel, au Ministre du Redressement Productif, Arnaud Montebourg. C’est sans surprise que le PDG du groupe français apporte son soutien personnel et celui d’Orange au ministre. Et monsieur Richard est visiblement fortement envieux de la réussite personnelle de son rival, citation à l’appui :
« Xavier Niel reprend le refrain éculé des marges plantureuses de 30 % dégagées par les opérateurs dans le mobile et des dividendes distribués par les opérateurs. Venant de quelqu’un qui fait 42 % de marge sur ses activités fixes, ce qui lui a permis de financer des activités mobile sans marge et d’accumuler une fortune personnelle de plus de six milliards d’euros, rendant dérisoire le versement d’un dividende, le propos fait sourire! »
La réussite d’un autodidacte ne semble toujours pas une bonne chose pour les grands patrons français, notamment parmi ceux qui œuvrent pour satisfaire leurs actionnaires.
Je terminerai toutefois en remerciant Xavier Niel d’avoir pu, su et voulu casser la dynamique qu’avait lancée ses trois concurrents sur la 4G en proposant, malgré une couverture notoirement insuffisante, des offres aux prix tellement bas que ses adversaires étaient obligés de réagir en dépit de leur intérêt pour nos économies.
Ça c’est de la bonne nouvelle pour moi ! 🙂